On vous avait quitté alors que nous entamions notre road-trip post-Montréal et sa région.
Hydravion Aventure
Direction Trois-Rivières pour un tour en hydravion au dessus du parc de la Mauricie. La météo est magnifique (il fait presque trop chaud !) et nous montons dans notre gros coucou. Décollage depuis la rivière Saint-Maurice ! Nous sommes munis de casque pour masquer le bruit infernal de l’appareil et communiquer avec notre pilote, un compatriote installé au Canada, ancien militaire reconverti dans les vols de tourisme. Une très belle expérience et des sensations fortes garanties : des paysages à couper le souffle, la forêt à perte de vue, nous observons également les barrages de castors, les lieux où la foudre est tombée, etc. Autant de détails seulement visibles du ciel.
Saint Jean des Piles
Nous amerrissons tout en douceur après 45 minutes de vol. On reprend tranquillement nos esprits et on se dirige vers Saint Jean des Piles, pour une après-midi farniente, sur ce qui doit être une des plus petites plages du Québec, mais n’ayez crainte, elle est quand même surveillée !
Microbrasserie “Trou du diable”
La journée s’achève par un coucher de soleil à Shawinigan, arrosé de bières exotiques de la micro-brasserie du Trou du Diable. Notre prochaine destination, le Saguenay, dont on nous a vanté la sympathie de ses habitants avec comme pièce-maîtresse le lac Kénogami.
Le lac Kénogami est un « petit » lac (57 km² de superficie) en comparaison avec son immense voisin, le placide lac Saint-Jean (1.003 km² !), il n’en est pas moins magnifique. Le lac est bordé d’impressionnantes résidences (secondaires pour la plupart), parfois totalement mégalos, American style.
Cabane sur le lac Kenogami
C’est le paradis du kayak, du jet ski et autres sports nautiques. La météo s’y prête et c’est tant mieux. Pour notre séjour sur place, nous avions opté pour un airbnb hors du commun, une cabane sur une petite île du lac. On souhaitait, au moins une fois pendant notre périple, vivre l’expérience canadienne totale, rustique et sans artifice, en contact direct avec la nature environnante. Ce souhait s’est vu exaucé, au centuple.
Laissez-moi vous raconter notre expérience sur l’Île de rien. Nous avions rendez-vous avec le propriétaire du airbnb près d’une jetée, au bout d’un chemin, ambiance bayou de Louisiane. Jean nous y attendait dans sa chaloupe. Nous garons notre voiture, prenons les affaires dont nous avons besoin pour ce séjour d’une nuit et montons dans l’esquif. On navigue une petite dizaine de minutes sur des canaux qui nous amène à la fameuse île.
Première surprise, la bicoque sans eau ni électricité, que laissait imaginer les photos de l’annonce correspond plutôt à l’idée que l’on peut se faire d’un chalet d’été, cosy et confortable. Dès l’instant où nous mettons les pieds sur l’île, nous savons d’ores et déjà que nous allons vivre quelque chose d’unique. Je pourrais vous en parler pendant des heures alors je vais tâcher d’être concise. L’île de Jean, qu’il a baptisé l’Île de rien, est un endroit à part. Un microcosme se suffisant à lui-même, où faune et flore sont au diapason, la définition même du havre de paix. Je ne vais pas vous parler d’ondes telluriques ou de vibrations positives mais c’est pourtant de cela qu’il s’agit. Sur cette île, nous sommes en communion totale avec la nature.
Des hamacs nous attendent ici et là, aux quatre coins de l’île, offrant des points de vue magique au lever comme au coucher du soleil. Il suffit de laisser reposer son bras pour cueillir des bleuets sauvages à même le sol et se sentir tel un Romain gentiment décadent. Jean est un hôte d’une bienveillance rare, une force de la nature aux milles anecdotes, en osmose avec son île, serein, discret et généreux. Nous y passons une journée merveilleuse entre balade en kayak, plongeon depuis les promontoires rocheux et discussions spirituelles avec Jean. La « cabane » a un charme fou et sa rusticité reste toute relative. En écoutant Jean nous raconter l’histoire des lieux, on rêve de revenir en hiver observer les cabanes de pêcheurs sur les lacs gelés, profiter de cette île dans une ambiance radicalement différente, mais que nous imaginons tout aussi chaleureuse. On y passe une nuit superbe, réveil à 7 :00 pour nager dans les eaux si douces du lac Kénogami, décidément, cette île a quelque chose de magique.
Baignade au levé de soleilBleuets cueillis sur l’Île de rien
Petit déjeuner absolument délicieux concocté par le maître de maison et quand vient l’heure de signer le livre d’or, nous avons le cœur lourd. Il nous reste encore de nombreuses choses à découvrir mais l’île de rien nous manque déjà. On se regarde et on sait que l’on souhaite jouer les prolongations sur cette île. On demande à Jean s’il veut bien nous supporter un jour de plus, ce qui lui semble être une question idiote, c’est ainsi que nous avons pu jouir 24 heures de plus de cet endroit à faire une fois dans sa vie. Jean et sa femme (malheureusement absente à ce moment-là) ont eu la gentillesse d’accepter que nous les mentionnons dans cet article. Alors si vous souhaitez tenter l’expérience, sachez respecter ces admirables francophiles et leur chalet de rêve, ils sauront vous le rendre.
J’avais promis d’être concise alors je laisse l’île derrière nous, elle est de toutes façons ancré dans nos cœurs, nous reviendrons, c’est une certitude. On retrouve le plancher des vaches, ou plutôt des orignaux pour une longue balade autour du Lac Saint-Jean, mais il nous paraît bien morne après nos escapades au Kenogami.
(retrouvez toutes les adresses sur notre carte Mapstr)
Le fjord du Saguenay et la route des baleines sont désormais en ligne de mire…
Suite au prochain épisode.
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